RAPPORT DE SÉMINAIRE EN AUTRICHE
C’est avec un immense plaisir que mercredi dernier j’ai pris la route pour l’Autriche, ce pays à l’est du nôtre qui pratique
notre langue germanique et qui possède de merveilleuses ressources architecturales.
Le chemin fut long et le convoi auquel je pris part fit de nombreuses haltes tout au long du trajet, nos chevaux et mules
avaient souvent besoin de s’arrêter car la montagne n’est pas de tout repos pour eux, et nous avions également le droit de
nous reposer et de nous restaurer dans les auberges que nous croisions. Les différents mets culinaires auxquels j’ai pu
goûter sont d’ailleurs raffinés et exquis, certes consistants et caloriques mais ça n’était pas pour nous déplaire, nous
avions grandement faim et je dois avouer que voyager n’est pas une habitude chez moi, les forces me manquaient assez
rapidement. J’ai pu goûter à de nombreuses sortes de bières, toutes inconnues par chez nous mais néanmoins succulentes et
avec un petit goût de reviens-y qui m’a souvent donné du mal à aller me coucher.
Les postes de frontières ne nous ont posé aucun problème, il faut dire qu’une compagnie de clercs en séminaire ne peut pas
poser de gros problèmes à une nation si forte et si pieuse!
Au bout de deux jours de chevauchée, le cœur de ce beau pays s’offrait à nous.
Nous sommes ainsi arrivés à Linz, capitale ducale de la Haute-Autriche à l’Est du Saint Empire Romain Germanique, où nous
avons rejoint le monastère au centre de cette belle ville.
Les moines nous ont chaleureusement accueillis et nous ont logés dans de spacieux dortoirs spécialement aménagés en notre
honneur. L’échange des cadeaux mutuels s’est déroulés dans une franche camaraderie aristotélicienne, certains anciens se
sont même retrouvés et ont entamé de longues discussions où les souvenirs et les accolades étaient légions. Nous avons
fini cette première journée d’arrivée en priant dans leur magnifique chapelle richement décorée.
Le lendemain, après la prière matinale, nous avons commencé la visite de la ville et de ses multiples églises. Il y en a de
tous les styles là bas: gothiques, romanes mais aussi slaves. La Martinskirsche, la plus vieille église d’Autriche datant de
788, est stupéfiante! Nous avons tous été estomaqués par ces grandioses œuvres architecturales dédiées au Tout Puissant.
Les détails de ces édifices sont parfois frappants ou étonnants. J’ai par exemple remarqué que beaucoup de sépultures ont
un crâne humain gravé sur la stèle.
J’ai vu quelques marrantes petites statues, représentant des habitants typiques de la région du Tyrol il me semble, des
sortes d’amusantes caricatures qui nous ont bien fait sourire.
Mais la grandeur de l’église était visible à bien des égards par de très beaux ouvrages tels des gravures et statues
dédiées à Christos, aux grands clercs qui ont participé à la grande histoire de l’aristotélisme. Une très belle statue de
l’Archange Gabriel m’a particulièrement ému de par sa symbolique très forte.
De magnifiques ouvrages en fer forgé sont également inspirateurs du travail nécessaire à de tels objets. J’ai beaucoup
apprécié la force et la robustesse des porches donnant accès aux églises. Les barbares impies et hérétiques auront d’autant
plus de mal à piller les reliques de nos saints que les forgerons en auront eu à fabriquer ces porches.
Hormis tout ce que j’ai pu découvrir au niveau architectural religieux, le reste de la ville m’a aussi enchanté. Nous avons
emprunté une quantité de charmantes petites ruelles, certaines très étroites, d’autres plus larges et très décorées, les unes
d’un style sobre, les autres plus travaillées avec des façades typiques, les portes et les murs élégamment peints.
Nous avons fini notre périple par le château du duc qui domine la ville. Un édifice massif perché sur un mont d’où l’on
peut admirer la cité dans son ensemble et où la population peut venir s’abriter en cas d’attaques barbares. On peut également
trouver dans la cour centrale un mât dressé verticalement servant à un jeu bizarre où les participants doivent monter à main
nue au sommet afin d’y décrocher des victuailles préalablement accrochées.
Ce séminaire m’a donc fait découvrir beaucoup de merveilles architecturales d’une contrée qui m’était largement inconnue bien
qu’elle fasse partie de notre empire. Je crois que j’y retournerais un jour si j’ai l’occasion. Le départ et la séparation avec
nos hôtes fut difficile, une prière finale nous a beaucoup aidé à apaiser notre peine.
Mais je serai toujours annecien dans mon cœur et sur la route du retour mon impatience de vous retrouver s’est faite de plus
en plus forte!
(HRP: les photos ont été prises à Linz et à Steyr, mon texte n’est donc pas entièrement véridique mais le cœur y est! 😀 )